Édito
« C’est l’heure ! Habille-toi ! », annoncent matin bonheur des parents à leur progéniture quelques heures seulement avant de la déposer à l’école.
Pour les plus chanceux, il y a l’embarras du choix entre Papa et Maman. Pour les moins chanceux, il y a pêle-mêle : la nounou qui tend la main, le car de ramassage, spécialement conçu pour des enfants à la ramasse, parce que mal réveillés, mais aussi les transports en commun ou encore la possibilité de gbaboter ; c’est-à-dire manifester le besoin de marcher sur une longue distance. Inutile de lancer certains vieux adultes sur le sujet parce qu’ils raconteraient comment ils se sont battus à mains nues – s’il te plaît – avec des crocodiles, après être passé sur un pont de lianes, juste au-dessus de rapides. Tout ça pour arriver à l’école.
Le chemin de l’école, beaucoup le reprendront ces jours prochains, si ce n’est pas encore. De grands enfants retourneront en cours, du soir et/ou en ligne pour continuer à se former. C’est l’heure de la rentrée !
Pour d’autres, elle a déjà eu lieu. Notamment pour Harry Kane qui a récemment rejoint le Bayern Munich après 12 ans de bons et loyaux services chez les Spurs. Dès son premier match, le buteur anglais n’a pas manqué l’occasion de la rentrer, la balle au fond des filets.
Une fois qu’il sera remis de sa blessure, Neymar, transféré sans ménagement par le Paris Saint-Germain en Arabie Saoudite et son Al-Hilal, aura lui aussi des occasions de la rentrer ; tant il est au-dessus – sans leur faire injure – aux joueurs de ce championnat. Hormis Cristiano Ronaldo et Karim Benzema, qui l’a devancé au Moyen-Orient ; à la grande surprise générale.
Surprenant, le choix de l’AS Roma de signer cet attaquant en train de devenir une blague belge à force de multiplier les ratés devant les buts l’est également. Mais parce que Lukaku a décidé que tous les chemins mènent à Rome, nul doute qu’il aura lui aussi des occasions pour la rentrer. Au pire, José Mourinho, son nouvel entraîneur, lui passera une soufflante devant les caméras comme celui qui fut pendant ses années madrilènes son plus sérieux obstacle au succès : Guardiola.
L’entraîneur des Skyblues avec lesquels il a réalisé le triplé FA Cup-Premier League-Champions League est souvent là en train de la ramener, crier sur ses joueurs face caméra à tel point que tu demandes : pourquoi il les engueule aussi souvent ?
Celui qui la ramène moins aujourd’hui c’est cet ex chef d’État d’un pays d’Afrique Centrale qui a longtemps gagné au Bongo avec sa famille qui a dirigé/dirige/dirigera, encore dans les coulisses, pendant plus de 50 ans ! Son dernier fait d’armes c’est d’avoir demandé à ses partisans de Make Some Noise, faire du bruit.
Aux dernières nouvelles, c’est un appel manqué.
Toi l’appel pour lancer transformer Petits Poteaux en site internet, poussée par une tendre et invisible main Made In Côte d’Ivoire, tu as bien failli le manquer. La faute à : la vie d’adulte bien tchaipo, bien vendeuse d’illusions sur les bords, une connexion Internet qui a décidé de passer à l’Orange dans les derniers instants du check-up, mais aussi et surtout au syndrome de l’imposteur, fournisseur officiel de boules au ventre et/ou maux de tête. Mais cette fois-ci, tu n’as plus peur de te lancer.
Cette peur, c’est l’heure de la rentrer, de la ranger définitivement. Bienvenue chez toi, bienvenue chez Petits Poteaux !