« [...] Belle et Sébastien, c’est une histoire d’amour. [...] », savent les enfants des années 80.
Enfant, on sait juste dormir, geindre quand on peine à mettre ses chaussures, manger, pleurer lorsqu'il faut aller dans les bras d’un autre adulte que Papa ou Maman, dormir again. Par contre, on ignore ce que c’est l'amour.
Enfant, l’amour, ce sont ces petits bisous aperçus par des gamins ébaubis. Avec lâchage de : « Beurk ! » La vérité sort de la bouche des enfants.
Une fois qu’on y a goûté à l’attachement, la passion, le love, on est au fait que : « Les histoires d’amour finissent mal en général. »
Réécrite par une Guinée équatoriale, qui l’a larguée dans son stade Ebimpé, ravivée à Yamoussoukro, puis prolongée par deux jeunes gens, au bout du bout du temps additionnel, la love story entre la Côte d’Ivoire et sa CAN devait mal se finir si on en croit l’adage. Par une défaite face à Victor Osimhen et le Nigeria.
Mais c’était sans connaître Haller, l’homme dont l’histoire est belle et Sébastien.
LA CAN 2023, SÉBASTIEN HALLER L’AVAIT DÉJÀ GAGNÉE
La CAN 2023, Sébastien Haller l’a déjà gagnée avant la finale Nigéria - Côte d’Ivoire (1-2), et ce but qui conduit à la gloire.

Quand est-ce qu’il l’a fait ? Le jour même, à l’instant précis, à la seconde même où fin novembre 2022, le joueur atteint d’une tumeur aux testicules obtient le go de l’équipe médicale pour reprendre une activité normale pour lui, exceptionnelle pour les autres.
Revoir le 22 janvier 2023, le premier joueur à avoir réussi un quadruplé pour ses débuts en Champions League, face au Sporting Lisbonne (1-5) est un bonheur.
« C’était une émotion forte. C’est ce que j’avais en ligne de mire depuis le premier jour, pouvoir montrer mes qualités et savoir, que, derrière, il y avait eu un combat. Ça a rajouté à mon envie. [...] », déclare l’ancien coéquipier de Jude Bellingham.
Voir le successeur de Didier Drogba parmi les Éléphants de Côte d’Ivoire qui s’apprêtent à disputer la CAN 2023, sans Eric Bailly, Eric Bailly, ni Wilfried Zaha, est une joie. Déjà.
Mais rien ne se passe comme prévu dans un Netflix Originals. Toudoum.
LA CAN 2023, SÉBASTIEN HALLER L’A DÉMARRÉE SUR LE BANC
Avec Simon Adingra, Sébastien Haller fait partie de ces blessés que la Côte d’Ivoire attend, ceux qui doivent la sauver de ce marasme collectif qui a bien failli leur coûter la qualification pour le second tour.
Si le nouvel Adingra de la Côte d’Ivoire fait ses débuts plus tôt, pour le numéro 22 de la Séléphanto, il faudra attendre le huitième de finale face au Sénégal. Et cette passe en profondeur qui permet à Nicolas Pépé de bien plonger pour obtenir encore un peu plus un pénalty évident.
Le tour précédent, face aux Aigles du Mali, le gaillard attaquant ivoirien manque certes d’ouvrir son compteur buts mais sa présence dissuasive monopolise l’arrière-garde adverse. Il est en jambes et bien même. Tout ce qu’il fallait (peut-être) à Emerse Faé pour le titulariser.
L’HISTOIRE EST ET SÉBASTIEN, HALLER DE FAIRE LE BILAN
Indubitablement, la CAN 2023, l’ancien meilleur buteur de l’Eredivisie (21 buts pour l’Ajax lors de la saison 2021/2022) l’a entamée lors de la demi-finale face à la République Démocratique du Congo.
Sa frappe topée finit en tir de l’Aigle qui finit au-dessus du portier Lionel Mpasi. Sébastien Haller inscrit l'unique but de la rencontre.
Vient ensuite la finale : Nigéria - Côte d’Ivoire.
IN TROOST-EKONG, LE NIGERIA A CRU
Invaincus depuis le début de la compétition, vainqueurs de la première opposition lors des phases de poule (1-0, but de Troost-Ekong), le Nigeria est naturellement favori. Qui plus est les Super Eagles peuvent compter sur Ademola Lookman, Victor Osimhen et surtout William Troost-Ekong.

Installé dans un fauteuil, le capitaine nigérian défend bien, défend debout et s’offre le luxe de pointer le bout de son crâne dans le camp adverse (1-0, 38ème minute).
Les remembrances de l’échec au 1er tour refont surface. Revenu à son meilleur niveau, Franck Kessié copie-colle le but de Troost-Ekong (1-1, 62ème).
Pour la première fois de son histoire, la Côte d’Ivoire marque dans une finale de CAN qu’elle dispute. Et pourtant…
Plein à craquer, des tourniquets forcés, des spectateurs assis à même dans les escaliers, le stade Ebimpé retient son souffle. Aucune des deux équipes ne prenant le dessus sur l’autre : ce sont les prolongations qui les guettent.
Mais il était écrit quelque part à l’encre divin que ce 11 février 2024, ce serait lui, le miraculé, le rescapé, le survivant qui le but de la victoire qui conduit à la gloire le mettrait : Sébastien Haller (1-2, 81ème)
La Côte d’Ivoire est championne d’Afrique pour la troisième fois de son histoire.

L’émotion est belle, les frissons se font chair de poule, les embrassades et autres accolades se multiplient.
La Côte d’Ivoire a organisé et remporté la plus belle CAN de l’histoire des CAN.
Tout ceci est beaucoup trop pour le métis bété, le Woody, le garçon pour briser le tabou et pleurer à l’antenne dans les bras de Basile Boli ; un autre bété.
« J’ai bon espoir que cela fasse du bien à beaucoup de monde. », au micro de beIN Sport.
Un an plus tard, des prêts enchaînés par-ci par-là (Leganés puis Utrecht), ça fait du bien à beaucoup de monde de savoir que belle est l’histoire d’amour entre la CAN 2023 et Sébastien, Haller.