« […]Tous ensemble on chantera / Cet amour qu’on a pour toi / Qui ne cessera jamais / Après tant d’années […] », chante mégaphone dans la main et veste zippée de survêtement ouverte Warren Zaïre-Emery.
Du haut de ses 17 ans, entouré de la plupart de ses coéquipiers, notamment Ousmane Dembélé, Randal Kolo Muani et Achraf Hakimi, tous les trois décisifs, le natif de Montreuil célèbre la victoire parisienne (4-0) face à l’Olympique de Marseille. Retour sur un Classique que Paris a plié en quatre.
PARIS PERD MBAPPÉ MAIS RESTE SEREIN
Classé 5ème avant cette rencontre qui n’avait de sommet que le nom, Paris reçoit donc son rival marseillais en plein tumulte, avec le départ de son entraîneur Marcelino remplacé par Abardonado, et qui a malgré tout arraché un précieux match face à l’Ajax Amsterdam (3-3).
Le Paris Saint-Germain lui l’a emporté, mardi, face au Borussia Dortmund en Champions League.
Très vite, la différence se fait sentir entre les deux équipes avec une occasion dès les premières trente secondes. Mais il faut attendre la 8ème minute pour voir le premier but de la rencontre.
Coup franc côté droit, Achraf Hakimi se prépare à centrer, du moins c’est qu’on se dit. Mais voilà le Marocain la joue comme Beckham, place le ballon au-dessus du mur olympien et trouve ainsi la lucarne droite.
Paris 1 – Marseille 0.
Disposés dans un 3-3-4, avec notamment Hakimi en demi-centre droit mais aussi Barcola et Dembélé qui étirent les lignes au maximum, les hommes de Luis Enrique contrôlent la zone et ne laissent que des bribes aux marseillais. À l’image de cette tête de Vitinha qui touche la barre transversale. Fausse alerte.
L’alerte, la vraie, elle, provient de Kylian Mbappé, qui blessé sur l’action amenant l’ouverture du score, est sur le bord du terrain le temps de se faire remplacer. Le natif de Bondy finit par sortir à la 32ème minute remplacé par l’avant-centre Gonçalo Ramos.
On se dit alors que sans le dernier des « trois de devant », seul depuis que Lionel Messi et Neymar Jr ont respectivement rejoint les États-Unis et l’Arabie Saoudite, Paris va galérer comme un touriste qui nez plongé dans le plan du métro cherche la bonne station. Faux. Bien au contraire. Ils en rajoutent une couche.
RANDAL KOLO MUANI POUR SERVIR
Mbappé sorti sur blessure, Kolo Muani occupe désormais l’axe Gonçalo Ramos. Mais c’est le premier qui active son mode renard des surfaces en reprenant dans le but vide une frappe de Hakimi, repoussée par le poteau.
L’autre natif de Bondy n’a pas voulu laisser attendre la 93ème occasion pour se présenter au Parc des Princes qui hurle d’ailleurs son nom : « Randal Kolo Muani ! »
Ainsi se termina la mi-temps sur ce score de 2 – 0 ; avec 79,5% de possession pour les coéquipiers du capitaine Marquinhos.
La seconde mi-temps démarre vite et bien avec Gonçalo Ramos qui coupe la trajectoire d’un ballon servi par Ousmane Dembélé. À l’instar de Kolo Muani, à l’énergie débordante, les deux recrues estivales ont elles aussi choisi ce soir pour se présenter officiellement aux supporters parisiens. Quant aux marseillais, ils existent un peu/du tout/voire pas du tout.
GONÇALO RAMOS CLOTÛRE LE BAL
83ème minute. Remplacé par Nordi Mukiele, Achraf Hakimi, applaudi par le Parc, sort après son gros match. À croire que c’est tout de suite plus facile quand tu n’as plus dans ton couloir le dernier marcheur blanc, parti à Miami, ou encore un entraîneur qui racontait des salades niçoises sur le banc.
Une bonne demi-dizaine de minutes plus tard, Kolo Muani, qui en a encore sous le capot, laisse sur le carreau Jordan Veretout pour mieux sur foncer vers la surface, puis centre au second poteau. Là-bas, d’un petit ballon piqué, l’ancien attaquant de Benefica, Ramos, réalise un doublé.
Paris Saint-Germain 4 – Marseille 0. La messe est dite.
Portés par cette victoire, les joueurs, observés de loin par un Luis Enrique en retrait, communient avec leurs supporters via un certain Warren Zaïre-Emery, encore auteur d’une solide prestation. Et l’adolescent de chanter : « […]Tous ensemble on chantera / Cet amour qu’on a pour toi / Qui ne cessera jamais / Après tant d’années […] »