« C’est mon bon petit ! Il va te faire ça, propre ! », prophétisent des autoentrepreneurs après avoir désigné leur apprenti donc ; capable de bien faire le travail.
Ce sont le plus souvent des couturiers, qui confient l’ajout de deux boutons de part et d’autre d’un col pour en faire une chemise à col boutonné, ou encore des mécaniciens, qui tendent le compresseur pour que l’apprenant gonfle des pneus à plat. À chacun sa stratégie.
Hier dans le Estadi Olímpic Lluís Companys, et ses 50112 spectateurs, Xavi opte pour une tactique basée notamment sur un marquage individuel de Gavi, un de ses bons petits, pur produit du centre de formation de la formation de la Masia, sur un adversaire anglophone : Jude Bellingham.
Sauf que ce dernier a, par deux reprises, calmé les bons petits du Barça. Retour sur le Clásico.
LE CLÀSICO OU LA PRISE EN CHARGE DE JUDE BELLINGHAM
C’est disposé dans son traditionnel 4 – 3 – 3, avec le couteau suisse portugais João Cancelo, positionné en ailier droit, que le Barça se présente au face au Real Madrid de Jude Bellingham.
Depuis le départ d’un certain Karim Benzema, vers l’Arabie Saoudite, l’Anglais, pourtant milieu de terrain, est le meilleur du club avec 8 buts en 9 buts. Normal donc qu’il soit entièrement pris en charge, beaucoup mieux qu’un assuré qui attend des heures et heures, d’être reçu, dans le hall d’un hôpital privé qui sent l’éther et l’agacement.
C’est donc à Gavi que la lourde tâche revient. Le jeune homme de 19 ans suit l’autre à peine plus âgé que lui, du haut de ses 20 ans, partout où il va. Impossible pour l’option offensive numéro un madrilène de s’en défaire. Depuis le marquage d’Ander Herrera sur Eden Hazard, néoretraité, lors d’un Manchester United – Chelsea, tu n’avais plus ça !
Si cette animation défensive catalane a été confiée à Gavi, l’offensive, elle, appartient à un autre des bons petits : Fermin Lopez. Mais c’est plutôt le troisième milieu de terrain, plus expérimenté, qui se fait remarquer.
6ème minute de jeu. Ilkay Gündogan sollicite une-deux avec Ferran Torres, poursuit son chemin vers le but, avec l’intervention manquée d’Aurélien Tchouaméni. Second coup du sort quand Alaba manque son tacle, permettant ainsi à l’Allemand de tromper froidement Kepa.
Dans ce 187ème Clàsico en Liga, le Barça mène 1 à 0.
LE BARÇA DOMINE LE CLÀSICO
Éteint par Gavi, Jude Bellingham est discret, ne parvient pas à combiner dangereusement avec les deux flèches brésiliennes de devant : Vinícius Júnior et Rodrygo ; le premier occupant le flanc gauche et le second, le droit. Alors, le Barça en profite. Cette fois-ci, c’est Fermin Lopez qui a l’occasion de doubler la mise. Mais sa frappe du droit est repoussée par le montant madrilène.
28è minute, nouvelle occasion madrilène. João Félix se joue de Rüdiger, file vers le but madrilène avant que Dani Carvajal le rattrape aux abords de la surface…sans faute selon l’arbitre M. Jesus Gil Manzano.
L’intervention du capitaine du Real Madrid aurait mérité un petit quelque chose, un petit carton par exemple. Sanction administrative que recevra Ferran Torres quelques minutes plus tard après avoir envoyé au tapis Vinícius Júnior d’une drôle de prise judoka ; à quelques centimètres de Xavi. Mi-temps : Barça 1 – Real Madrid 0.
JUDE BELLINGHAM PASSE LA SECONDE MI-TEMPS
Seconde mi-temps : Ils prennent les mêmes et ils recommencent. Le Barça et ses bons petits continuent.
50ème minute. Fermin Lopez trouve Araujo dont la tête est repoussée par le poteau puis Kepa réalise un arrêt décisif. Quelques minutes plus tard, son collègue d’en face, Ter Stegen en fait autant en s’allongeant parfaitement pour repousser l’énorme frappe d’Aurélien Tchouaméni.
Mais quelques minutes plus tard, c’est une tout autre histoire.
68ème minute. Laissé libre de tout marquage, Jude Bellingham récupère un ballon de son garde du corps personnel, Gavi, qui s’est replié dans sa surface. Le numéro 5 madrilène se retourne pour se mettre face au but, ajuste son contrôle avant d’envoyer une mine de l’extérieur du droit. Le geste est tellement relâché et puissant que Ter Stegen n’y peut rien. Another one coup de génie de Bellingham. Barça 1 – Real Madrid 1. Le Clàsico est relancé.
Et le Barça dans tout ça ? Rentré en cours de jeu, Lewandowski tente de redonner l’avantage aux siens mais le ballon passe au-dessus des buts.
Les deux équipes se dirigent vers un match nul dans une rencontre que le Barça aurait pu/du tuer.
91ème minute. Dani Carvajal centre dans la surface, Luka Modrić, dont l’entrée a changé la donne comme celle d’Eduardo Camavinga a changé la donne, manque son contrôle. Chose rare. Le ballon n’a pas le temps de retoucher le sol qu’un Madrilène le reprend. Barça 1 – Real Madrid 2.
Jude Bellingham, puisse que c’est de lui qu’il s’agit, offre la victoire à son équipe mal en point, malmenée. Classique. Puis, le vingtenaire file et célèbre en mondovision. Première défaite du Barça qui avait opté sur une méthode spéciale « bons petits ». Mais ça, c’était sans compter sur Carlo Ancelotti et son incroyable flegme légendaire. Parce qu’il sait qu’au fond, Jude Bellingham : « C’est mon bon petit ! Il va te faire ça, propre ! »
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