« Ouais franchement c’était inespéré en début en match de poules. C’était très très compliqué. Après, on a joué le Sénégal, c’est très dur on a été cherché la qualif à la fin. Mali, ça a été dur : on était à dix mais on a été cherché la qualif. Et là, un match un peu plus maîtrisé, on va chercher la place dans notre, la finale de notre compétition de notre CAN. C’est un plaisir immense. […] », explique Emerse Faé, coach des Éléphants au micro de Lilian Gatounes.
Oui hier, aussi invraisemblable que cela puisse paraître la Côte d’Ivoire est allée chercher son billet pour sa CAN, celle de l’hospitalité. Là, voici maintenant, après toutes ces fois où elle a échappé à la mort, qui arrive à destination finale. Retour sur ce Côte d’Ivoire – Congo (1-0).
LA CÔTE D’IVOIRE : LES AILES OU RIEN
Jusqu’à la 90ème minute de jeu, le Nigeria, encore porté par un Victor Osimhen des grands soirs, pourtant diminué physiquement, avait déjà réservé avec ce second but sa place pour la finale de la CAN 2023, qui aura lieu le 11 février à 20 heures ; toujours dans le très décrié Ebimpé et ces kilomètres à pied qui usent, usent.
Mais c’était sans compter sur un énième plot twist, un nouveau rebondissement.
L’arbitre de la rencontre Omar Amine annule le but, revient sur une faute commise au début de l’action dans la surface nigériane. Pénalty transformé par Mokoena.
Finalement, les Super Eagles, l’emportent aux tirs au but grâce leur portier Stanley Nwabali qui remporte son duel à distance avec Ronwen Williams néorecordman de tirs au but stoppés dans une seule séance, avec ces quatre arrêtes face au Cap-Vert.
Certes, la Côte d’Ivoire a peut-être fourni les feuilles blanches A4 pour que le Nigeria écrive un scénario de qualification à l’ivoirienne. Mais, elle a conservé son stylo pour continuer à écrire son incroyable histoire depuis sa qualification obtenue via le Maroc.
LES NERFS ÉTAIENT TENDUS
Les Congolais, qui main sur la bouche pendant que l’autre était point sur leur tempe, ayant ainsi fini de dénoncer les atrocités commises à l’Est du pays, dominent le match d’entrée.
Sur la plupart des coups de pieds arrêtés qu’ils ont obtenus, les nerfs sont tendus. Particulièrement avec toutes ces réprimandes et autres mises en garde de M. Ibrahim Mutaz, l’arbitre libyen de la rencontre, qui pleuvent sur Charles Pickel. Dans son duel avec le monstrueux Evan Ndicka, le milieu de terrain congolais est souvent sermonné.
Captain Mbemba tente de le calmer tant bien que mal.
C’est justement sur une phase arrêtée, un corner, que la République Démocratique du Congo, ou RDC, ouvre le score à la 9ème minute de jeu.
Mais suite à une faute de Meschack Elia sur Yahia Fofana, alors qu’il avait déjà le ballon dans les mains, le but est justement annulé. Première frayeur.
Les Congolais poursuivent leur domination territoriale jusqu’à ce que Simon Adingra décide de se réveiller.
SIMON ADINGRA SONNE LA RÉVOLTE
Titularisé pour la première fois du tournoi, après avoir été longtemps blessé comme Sébastien Haller, l’ailier de 22 ans se crée la première occasion.
17ème minute de jeu. Willy Boly dépasse sa fonction de solide défenseur central, qui joue bas, pour trouver Max-Alain Gradel lequel remise aussitôt pour Wilfried Singo.
Le latéral droit observe, prend l’information et fait apprécier sa qualité de centre en trouvant Simon Adingra. La tête de l’auteur du but égalisateur contre le Mali passe certes à côté mais le message lui est bien passé : Simon Adingra est bel et bien là.
Et le public ne manque pas d’accompagner chacune de ses accélérations/poussées.
Le Congo aussi pousse par deux fois. D’abord par Gaël Kakuta à la 19ème minute, l’ancien de Chelsea, puis par Wissa. De toutes les façons, en plus d’être hors-jeu, sa reprise avait été repoussée par Yahia Fofana à la 24ème minute.
Côté ivoirien, c’est par les ailes notamment le franc droit que les actions dangereuses viennent.
40ème minute : Wilfried Singo délivre une merveille de centre enroulé pour la tête chercheuse de Sébastien Haller. L’attaquant du Borussia Dortmund manque le cadre au grand dam du public.
À peine remis de cette énorme occasion, les spectateurs poussent encore un énorme cri de déception quand la puissante frappe du gauche d’un Kessié des grands soirs, élu homme du match par ailleurs, heurte violemment le poteau de Mpasi ; battu sur le coup. Wilfried Singo et Max-Alain Gradel étaient encore impliqués sur l’action. Côté droit quand tu nous tiens.
AVEC SÉBASTIEN, LA CÔTE D’IVOIRE HALLER D’ALLER MIEUX
Seconde mi-temps : on prend les mêmes et on recommence. Franck Kessié Wilfried Singo et surtout Max-Alain Gradel, in that order.
59ème minute de jeu. Bien inspiré sur le coup, Franck Kessié profite d’un appel côté droit de Max-Alain Gradel pour déclencher une nouvelle frappe du gauche, à priori, son plus mauvais pied. Cette fois-ci, Mpasi est bel et bien sur la trajectoire. Mais ce n’est que partie remise.
Peu de temps après, Emerse Faé fait deux gros changements : Jean Michaël Seri, moins impressionnant depuis sa masterclass face au Sénégal, et surtout Seko Fofana, qui filera directement au vestiaire pour ruminer son remplacement et réviser son coup du marteau, sortent.
Ils sont respectivement remplacés par Lazare « Iniesta » Amani et Ibrahim Sangaré.
65ème minute de jeu. Récupération de Simon Adingra au milieu de terrain.
Faute de meilleures solutions, l’ailier de Brighton & Hove Albion remet en retrait pour Kessié lequel voit le départ de Wilfried Singo. Correctement servi, l’arrière droit polyvalent sert à son tour Max-Alain Gradel.
MAX-ALAIN GRADEL RETROUVE SES JAMBES DE VINGT ANS
Maillot fourré, brassard de capitaine sur l’avant-bras, du haut de ses 36 ans, l’ancien joueur de Bournemouth, active « le mode Antonio Valencia » fixe puis dribble Masuaku. La reprise topée de Sébastien Haller lobe un Mpasi surpris, étonné d’être en face d’un garçon. L’humilité va nous dja.
Côte d’Ivoire 1 – Congo 0. Le stade exulte après cet incroyable tir de l’Aigle.
Quelque six minutes plus tard, Sébastien Haller manque encore une fois de lober Mpasi. Sa frappe passe juste à côté.
Et pendant ce temps-là, Emerse Faé fait une petite liste de courses avant de la remettre à Ibrahim Sangaré, placé devant la défense tandis que Franck Kessié et surtout Lazare Amani s’en donnent à cœur joie au milieu de terrain.
LAZARE RÉSSUSCITÉ, LA CÔTE D’IVOIRE ARRIVE À DESTINATION FINALE
Il n’y a avait que dans certains Space Twitter où il est difficile de se faire entendre que certains connaisseurs connaissaient l’existence et surtout les qualités de Jean-Thierry Lazare Amani ; milieu relayeur de l’Union Saint-Gilloise avant-hier depuis devenu : « l’Iniesta de Koumassi ».
Prises d’informations, puis de balle, mais aussi choix opportun ou encore une technique sûre et mielleuse, le frêle et petit milieu de terrain a montré pourquoi ils étaient quelques-uns, une poignée, un village d’irréductibles, à réclamer son apparition.
Hier, Lazare Amani a été ressuscité par un Emerse Faé qui multiplie les intelligents changements intéressants ; bien aidé par son adjoint Guy Demel. Dommage que Jean-Louis nous ait privés de ces délices.
Mais qu’importe puisque la Côte d’Ivoire arrive à destination finale, après avoir vaincu plus souvent la mort que tous les personnages de cette saga d’horreur réunis. Tous.
Rendez-vous ce dimanche 11 février à 20 heures GMT pour voir/vivre/apprécier le troisième sacre des Éléphants de Côte d’Ivoire ; emmenés par un entraîneur qui connaît si bien son groupe. Et qui surtout fait preuve d’humilité :
« Ouais franchement c’était inespéré en début en match de poules. C’était très, très compliqué. Après, on a joué le Sénégal, c’est très dur on a été cherché la qualif à la fin. Mali, ça a été dur : on était à dix mais on a été cherché la qualif. Et là, un match un peu plus maîtrisé, on va chercher la place dans notre, la finale de notre compétition de notre CAN. C’est un plaisir immense. […] »
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