Toute ressemblance avec des faits et des personnages existants ou ayant existé serait purement fortuite et ne pourrait être que le fruit d’une pure coïncidence.
« […] C’est pourquoi j’annonce ici et maintenant que je mets fin à mon exil. Car il m’est pénible de vivre loin de ma terre ancestrale et natale d’Afrique. […] »
Ainsi parla Guillaume Soro, l’ex-premier ministre rebelle, qui en a même fait un livre, puis la promotion sans vergogne sur des plateaux télévision français comme celui de Thierry Ardisson et son émission : Tout le monde en parle. Mais ça c’était avant qu’il ne marque son désir de revenir en Côte d’Ivoire avant de finalement atterrir au Niger ; il y a quelques jours seulement.
Fatigués par une carrière beaucoup moins sanglante que l’ancien secrétaire général des Forces Nouvelles, d’autres avant lui ont émis puis réalisé le vœu de rentrer au pays.
Sorte de repats avant l’heure, avant que le mot ne soit galvaudé/utilisé/vulgarisé. Ce sont le plus souvent des footballeurs qui avant de raccrocher définitivement leurs crampons posent leurs valises dans le pays qui les a vus naître puis briller avant de s’en aller vers d’autres cieux.
Liste non exhaustive de ces footballeurs qui font leur retour au pays.
BAKY, VOUS PRENDRIEZ UN DERNIER (ASEC) MIMOSAS ?
Un jour peut-être, tu essaieras de savoir si Bakary « Baky » Koné a eu raison de dire que : « Dans l’équipe de 2006, personne [aucun des footballeurs de l’équipe nationale actuelle n’aurait sa place, NDLR] ! »
L’ancien international Ahmed Ouattara lui a un avis définitif tranché sur la question et pense que non.
Mais rien ni personne ne pourra lui enlever : sa carrière à l’étranger notamment à l’Olympique de Marseille où il a été champion de France en 2010, ni son but face au Pays-Bas lors du deuxième match de poules lors de la Coupe du Monde 2006, face au Pays-Bas (défaite 2-1), et encore moins le fait qu’il soit retourné en Côte d’Ivoire et dans son club qui l’a révélé : l'Asec Mimosas. D’abord comme conseiller sportif puis comme joueur professionnel. Mais l’aventure avec les Jaune et Noir se termine mal puisque l’ancien Académicien est licencié et perd ainsi son poste de directeur de la section football de l’Asec.
Les histoires d’amour se finissent mal en général mais pas tout le temps. Il y a des contes de faits et (beaux) gestes. Comme celui d’un ancien gardien qui revient dans son club, qui ne joue même plus au niveau supérieur.
GIANLUIGI, LE RETOUR DU BUFFON À PARME
C’est parce qu’il était devant son écran de télévision qui diffusait les exploits du portier camerounais Thomas Nkono, et cette Coupe du Monde 1990 remportée finalement par l’Allemagne que Gianluigi Buffon a décidé à son tour d’enfiler les gants et surtout défendre les cages corps et âme.
De ses débuts en fanfare avec Parme, le 19 novembre 1995 face au Milan AC d’un certain George Weah, à son passage à oublier au Paris Saint-Germain, et cette saison catastrophique 2018/2019, en passant par l’Italie, l’Italien a le plus souvent laissé des traces indélébiles de par son professionnalisme et surtout ses arrêts spectaculaires.
Ce n’est pas Zidane qu’il a privé d’un troisième but de la tête en deux finales d’une Coupe du Monde qui dira le contraire.
C’est après avoir ramassé tout ou presque, à savoir la Coupe de l’UEFA avec Parme, le Calcio avec la Juventus ou encore la Coupe du Monde avec l’Italie donc, que Gianluigi Buffon revient à Parme il y a deux saisons de cela. Son club de cœur se trouve peut-être en deuxième division après avoir été dans les années 90/2000, un cador européen, mais qu’importe : il y retourner et y termine sa carrière à l’âge de 45 ans. Les jeunes personnes, quittez !
L’autre suivant sur la liste est lui aussi passé par l’Italie à l’époque où le racisme n’était pas la seule chose qu’on sortait comme aujourd’hui quand il s’agit de parler d’un championnat qui n’a plus du tout son lustre d’antan.
ANDREÏ CHEVTCHENKO, UN KIEV CŒUR
Tu as eu peur, très peur même le jour où, en provenance du Milan AC, M. Andreï Chevtchenko a rejoint Chelsea le 1er juillet 2006 pour la modique somme de 43,88 millions d’euros. Dans le logiciel des attaquants du club londonien, une menace avait ainsi été détectée : le Ballon d’Or 2004.
Mais comme d’autres avant lui, censés lui en faire voir de toutes les couleurs, surtout le maillot orange blanc vert de la Séléphanto, tels que le Serbe Mateja Kežman ou encore l’Argentin Hernán Crespo, Didier Drogba n’en fait qu’une bouchée.
Peinant à s’adapter, deux saisons plus tard repart l’Ukrainien retourne en prêt chez les Rossoneri.
Il y reste une saison, 2008/009 avant de quitter définitivement le club de Londres et rejoindre son Ukraine natale.
Là-bas, il retourne dans ce club avec lequel il a notamment inscrit un triplé face au F.C. Barcelone, le 5 novembre 1997 ; lançant ainsi sa légende.
Depuis, sa post-carrière d’entraîneur de l’Ukraine puis du Genoa ne connaît pas le même succès que celle du footballeur intelligent et élégant qu’il était.
Dans la catégorie, footballeur élégant retourné au pays, faites entrer l’unique, l’exaspérant, le gaucher fantastique : Robin Van Persie.
VAN PERSIE, ROBIN RANGE SA COMBINAISON À FEYENOORD
Robin Van Persie est aux années 2010 ce que – toute proportion gardée – le triple Ballon d’Or Marco Van Basten était aux années 90 : un extraordinaire pratiquant de ce sport qu’on appelle le football. Comme si pour ces deux néerlandais-là, il n’y avait que la beauté du geste qui comptait. Surtout la reprise de volée.
Ça c'était l'original, voici une copie :
Après s’être amusé, brassard sur l’avant-bras, avec l’Espagne et terminer à une étonnante 3ème place lors de la Coupe du Monde 2014 au Brésil, Robin Van Persie continue une saison à Manchester United, avec lesquels il a été remporté la Premier League en 2013, passe ensuite par la Turquie avant de revenir dans le club de sa ville natale de Rotterdam : Feyenoord.
Là-bas, dans la ville du plus grand port d’Europe, il remporte encore des trophées : la Coupe et la Supercoupe des Pays-Bas. Aujourd’hui, l’ancien attaquant polyvalent s’occupe des U18.
Robin Van Persie n’est pas le seul membre de la génération dorée néerlandais à avoir fini sa carrière au pays. Un joueur individualiste aussi l’a fait : un certain Arjen Robben.
ARJEN TERMINE AVEC SA SPÉCIALE ROBBEN À GRONINGEN
Peut-être avait-il envie de quitter une dernière fois son aile droite, repiquer dans l’axe avant d’enrouler sa frappe du gauche, la Spécial Robben quoi.
Toujours est-il que le Néerlandais, auteur du but victorieux lors de la finale de la Champions League en 2013, rechausse ses crampons à l’été 2020 pour retourner dans son club formateur : le FC Groningen. Le temps d’une saison. Jusqu’au bout, l’ailier droit aura été insaisissable. Jusqu’au bout.
Si la dernière pige de l’ancien bavarois était une surprise surprenante celle de ce brésilien l’était tant son pays semblait lui manquer depuis qu’il l’avait quitté pour rejoindre le Paris Saint-Germain en 2001.
RONALDINHO RETROUVE SON DOUX BRASIL
Pointe basse du redoutable trio offensif qu’il composait avec Ronaldo et Rivaldo, pour mieux remporter la Coupe du Monde 2002, génie acclamé par le Santiago Bernabeu après avoir littéralement ridiculisé la défense madrilène le 19 novembre 2005, mais aussi intermittent du spectacle à Milan, Ronaldinho Gaucho retourne finalement au Brésil chez Flamengo en 2011.
Avant d’enchaîner un tour du Brésil, puis un autre au Mexique avant de revenir chez lui encore et annoncer la fin de sa carrière le 16 janvier 2018. Chapeau, vieux père !
Si certains footballeurs retournent à leur premier amour, enfile leur première liquette, refoule la pelouse où ils ont été repérés, d’autres préfèrent encore voir si l’herbe est plus verte chez le voisin.
DROGBA, ETO’O, INIESTA… LES EXCEPTIONS QUI CONFIRMENT LA RÈGLE
Les Marseillais avaient longtemps espéré/prié/voulu que Didier Drogba, l’enfant de Niaprahio, revienne terminer sa carrière chez eux après les avoir enjaillés pendant une incroyable saison 2003/2004 ; au cours de laquelle il claque 32 buts en 55 matchs et cette finale de l’UEFA perdue face à Valence (2-0). Mais le seul club où l’ancien capitaine des Éléphants de Côte d’Ivoire est revenu c’est Chelsea.
Après un arrêt au Shangai Shenhua, un autre à Galatasaray, l’Ivoirien revient à Chelsea, y décroche le titre de champion d’Angleterre pour la saison 2014/2015, avant de démarrer une tournée nord-américaine.
Impact Montréal, puis Arizona United et enfin Phoenix Rising ; club dans lequel il est actionnaire. Seko Fofana likes this.
Grand voyageur aussi façon Magellan, Samuel Eto’o Fils l’a été aussi.
Après l’Inter Milan, qu’il quitte en 2011, il y a eu l’Anzhi Makhachkala, et un salaire estimé à l’époque à 20,5 millions d’euros pour deux saisons. Ensuite, Chelsea, le temps que son propre entraîneur José Mourinho émette des doutes sur son âge, mais aussi Everton, saison 2014/2015, la Sampdoria et enfin la tournée de petits clubs turcs pour finir au Qatar en 2019. L’année où il raccroche définitivement les crampons.
Si « le Neuf », l’un de ses nombreux surnoms, occupe aujourd’hui la tête de la Fédération Camerounaise de Football, c’est la FECAFOOT, certains de ses coéquipiers de l’époque. C’est le cas de Don Andrès Iniesta.
Après avoir versé toutes les larmes de son corps chétif et agile, dans le rond central du Camp Nou, l’auteur du but victorieux de la Coupe du Monde 2010, et ce Ballon d’Or qui atterrit finalement dans les bras du plus grand marcheur blanc de tous les temps, quitte l’Espagne pour le Japon en juillet 2018.
Et contre toute attente, il a signé il y a peu à l’Emirates Club aux Émirats Arabes Unis. Qui sait ? Peut-être qu’un jour, ce joueur magnifique ambidextre dira : « […] C’est pourquoi j’annonce ici et maintenant que je mets fin à mon exil. […] » Avant de revenir au pays.
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