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Photo du rédacteurDozilet Kpolo

MAIS POURQUOI GUARDIOLA ENGUEULE SOUVENT SES JOUEURS ?

Dernière mise à jour : 13 juil.

« C’est bien mais qui a eu la meilleure note ? », s’empressent de demander des parents, africains la plupart du temps, insatisfaits parce que leur progéniture n’a pas obtenu la meilleure note de la classe. Jeezus ! Quel cinéma !

MAIS POURQUOI GUARDIOLA ENGUEULE SOUVENT SES JOUEURS ?
Quand tu expliques à ton bon petit comment il aurait du demander le numéro de téléphone-là. ©Tous droits réservés

Mais ce n’est rien comparé à celui du maître qui ne vit que pour les caméras : Guardiola. Le Catalan est souvent le premier à houspiller ses joueurs et en mondovision s’il te plaît. Au fond, pourquoi Guardiola engueule aussi souvent ses joueurs ? Décryptage.


Il y a longtemps que Guardiola, maître tacticien, s’est spécialisé dans la reconversion professionnelle à force de transformer notamment des défenseurs latéraux en centraux et des centraux en milieux de terrain. John Stones est le dernier exemple en date.

Arrière central de métier, l’Anglais, qui a fêté ses 29 ans en mai dernier, sort d’une saison remarquable aux côtés de Rodri, au milieu de terrain, où la paire a dominé la concurrence.

Mais le joueur n’est pas le premier défenseur que Pep utilise ailleurs qu’à son poste de prédilection.


Avant lui, il eut Joshua Kimmich sur lequel Guardiola a aussi crié.


HEIN, HEIN, KIMMICH A SHOW !
MAIS POURQUOI GUARDIOLA ENGUEULE SOUVENT SES JOUEURS ?
Quand ton vieux père réclame sa monnaie. ©Tous droits réservés

La scène se déroule en mars 2016 au terme du Klassiker Dortmund/Bayern, qui s’est soldé par un match nul.

Plutôt que de rentrer tranquillement aux vestiaires pour débriefer à chaud la rencontre, l’Espagnol offre un show à Joshua Kimmich qui a d’abord démarré la rencontre dans l’axe droit de la défense avant de passer milieu de terrain.

Barbe poivre et sel, qui trace sa route sur les côtés, crâne chauve, et emmitouflé dans une doudoune apparemment, empruntée à Arsène Wenger, l’entraîneur lui crache ses vérités au visage, multiplie les gestes de la main, qui ressemblent à un remplacement tactique, et colle même son front contre celui du vingtenaire fraîchement arrivé de Leipzig. On aurait dit un adulte en train de gronder un enfant qui portait encore sur son corps les traces d’une fraîche bêtise monumentale. Du pur Guardiola dans le texte !




Naturellement interrogé sur sa performance théâtrale, l’ancien coéquipier de Luis Figo au Barca répond :

« C’est le meilleur défenseur peut-être du monde. C’est ce que je lui ai dit. Cela me permet de rappeler aux journalistes d’arrêter de dire que Joshua Kimmich n’est pas capable de jouer défenseur central. Il l’a fait contre la Juventus, là à Dortmund, où il devait se charger d’Aubameyang et avoir un œil sur Reus ! Sa performance est incroyable. Incroyable ! dit-il sourire aux lèvres.

Et il nous a énormément aidé. Je félicite donc le Bayern et Mickael Reschke pour cette recrue incroyable pour les prochaines années. »


C’est donc pour l’encourager, l’exhorter à être meilleur que Guardiola a fait tout ceci. Drôle manière d’encourager.


Parfois, le coach révolutionnaire sort de sa zone technique histoire de mieux faire sortir de ses gonds ses meilleurs joueurs.


ENGUEULÉ PAR GUARDIOLA, KEVIN DE BRUYNE VIRE AU ROUGE
MAIS POURQUOI GUARDIOLA ENGUEULE SOUVENT SES JOUEURS ?
Dialogue de sourds. ©Tous droits réservés

Kevin De Bruyne joue plutôt bien au football et c’est même un doux euphémisme tant le Belge est capable de placer le ballon là où il veut.

Parfois même sous la barre transversale pour inscrire un but d’anthologie.

Mais malgré cela, son entraîneur, Guardiola donc, trouve parfois des choses à redire notamment lors de la demi-finale de la Champions League remportée 4 à 0 face au Real Madrid, en mai dernier.

Alors que son entraîneur lui faisait vertement des reproches, sur sa manière de conduire les actions, le meneur de jeu, dont la peau vire souvent au rouge vif, trahissant ses nombreux efforts et ses grosses frustrations, a lâché : « Tais-toi, tais-toi ! » Fin des débats.



Questionné sur ce fait de jeu, le fils spirituel de Cruijff répond ceci :

« À 2-0, nous nous sommes beaucoup précipités. Juste après la pause Gündogan a perdu un ballon, Kevin a fait trois transitions qui n’étaient pas nécessaires et nous nous sommes beaucoup précipités alors que nous devions faire le contraire, les couler et les tourner, les couler et les tourner. Mais c’est normal. On se rapproche, on s'est précipité et ça nous a coûté plus cher, même si dans l’ensemble on a fait un match extraordinaire. »

Comme dirait l’autre : « Tout ça pour ça ! »


Mais De Bruyne n’est pas la seule star mancunienne réprimandée par le coach qui entraîne les Citizens depuis la saison 2016/2017. Malgré une première saison de tous les records, au point de finir meilleur buteur en club et en sélection devant un certain Kylian Mbappé avec 56 buts, Erling Haaland a eu aussi droit à une gueulante Guardiolesque.


PAS DE REPOS POUR LES FORTS
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Quand ton petit frère refuse de te donner la main pour traverser la route. © Tous droits réservés

Avant ce 11 août 2023, et ce Burnley/City en ouverture de la Premier League, Guardiola avait déjà fait des remontrances à son goleador norvégien.

Mai 2023, plutôt que de tirer le pénalty et s’offrir ainsi un hat-trick, Haaland laisse le soin à Gündogan de le transformer. Mais l’Allemand rate l’occasion et son entraîneur lui ne manque pas l’occasion de faire savoir son mécontentement : « Qui sait si Erling tire le penalty et le rate ? Que se passe-t-il si Riyad tire le penalty et rate ? Que passe-t-il si Ilkay Gündogan prend le penalty et marque ? La question est de savoir si c’est 2-0, qui est le tireur ? […] Le deuxième point est que cela montre comment est Erling est en tant que personne. Il veut marquer des buts, mais en même temps l’équipe, les potes, c’est tellement important. […] » Ainsi parla Guardiola.


Cette fois-ci, il n’a pas attendu la fin du match. Non, non. À la mi-temps de la rencontre face à ce Burnley en bonne Kompany depuis que l’ex-Citizen Vincent les entraîne, Guardiola sermonne Haaland qui venait pourtant d’inscrire ses deux premiers buts de la saison, avant de repousser le caméraman qui filmait la scène.




La raison de sa colère proviendrait du fait qu’il aurait demandé à son avant-centre, qui se plaignait parce que le ballon n’était pas derrière lui, d’être patient. Apparemment, la patience dormait sur le chemin.


Que ce soit pour encourager/encenser comme Kimmich, pour bousculer comme De Bruyne ou encore calmer comme avec Haaland, Guardiola manque rarement l’occasion d’engueuler ses joueurs.

L’explication la plus plausible est que dans une autre vie, il était probablement un de ces parents africains qui ne sait encourager que comme ça : « C’est bien mais qui a eu la meilleure note ? »

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