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Photo du rédacteurDozilet Kpolo

CHAMPIONS LEAGUE : MANCHESTER CITY PARIS SUR LE JEU

Dernière mise à jour : 25 août 2023

« Tu peux rajouter mon nom, s’il te plaît ? », demandent au dernier moment, celui de rendre un projet collectif, ces étudiants qui n’y ont pourtant pas participé. Pendant que leurs camarades de classe, eux, se sont tués à la tâche, le plus souvent des bibliothèques où des « Chut ! », fusent au moindre petit bruit suspect. Mais quelle audace ! Pitchou de Castelbajac’s voice.


CHAMPIONS LEAGUE : MANCHESTER CITY PARIS SUR LE JEU
Ici, c'est City. ©Tous droits réservés


Sac à dos sur une épaule, grand sourire aux lèvres, le culot attaché au corps, ces estudiantins n’ont absolument peur de rien et pensent ainsi obtenir le Saint Graal : la moyenne pour valider leur matière ou même le semestre.

Hier, sans avoir produit d’efforts, si ce ne sont des parades défensives, le Paris Saint-Germain de Kylian Mbappé, buteur, a tenu pendant 63 minutes la première place du groupe A. Synonyme de tirage favorable pour les futures 8ème de finale. Mais ça, c’était avant.

Avant que les Citizens, d’un Bernardo Silva des grands soirs, ne marquent deux buts pour l’emporter. Il a suffi que Manchester City Paris sur le jeu pour l’emporter.


Retour sur ce choc au sommet où le Qatar Saint-Germain a encore étalé ses carences collectives stratosphériques, que même Thomas Pesquet aurait pu apercevoir – avant son récent retour sur Terre.


LE RAZ-DE-MAHREZ MANCUNIEN


C’est sur les « Shalala Shalala » entonnés par les spectateurs d’un Etihad Stadium, plein à craquer avec 52 030 spectateurs, que les étoiles rentrent sur la verte pelouse mancunienne. Placé entre Kylian Mbappé et Neymar Jr, tête baissée, Lionel Messi en marchant donne déjà le ton de la soirée où il ne fera que ça à quelques minuscules exceptions près.

Avant le début du match, arbitré par l’Italien M. Daniele Orsato, les SkyBlues sont en tête devant les Parisiens. 9 points contre 8.

Si un seul petit point sépare les deux équipes, financées par toutes les deux par des monarchies du Golfe, sur le terrain c’est un monde, un univers qui les sépare. Et cela se voit dès les premières minutes de ce Golfico.


LA PAROLE EST À LA DÉFENSE PARISIENNE

Emmenés par un Riyad Mahrez, habitué à briller face à cette équipe contre laquelle il avait inscrit un doublé lors de la demi-finale retour l’année dernière (2 – 0), les hommes de Guardiola déferlent sur les buts de Keylor Navas. Des vagues bleues.

Sur un coup franc frappé par l’Algérien Mahrez, Kimpembe repousse la tête vicieuse de Rodri devant ses buts avant que l’ailier gauche, qui a rapidement plongé dans la surface parisienne, n’oblige le portier costaricain à se détendre. Le tableau d’affichage indique 5 minutes de jeu seulement. Deux minutes plus tard, ce sont les mêmes qui recommencent.

Rodri allonge le pied pour trouver Mahrez, dans le dos du jeune latéral portugais Nuno Mendes. D’un délicieux toucher de balle, le champion d’Afrique 2019 trouve le capitaine Ilkay Gündogan. Bien que collé de très près par Kimpembe et Gueye, qui l’a suivi jusque dans la surface, l’Allemand talonne pour l’agile Bernardo Silva ; ce dernier trouve à son tour Mahrez dont la frappe est détournée par le crâne d’Achraf Hakimi. Le tout sous les applaudissements d’un Guardiola, emmitouflé dans sa longue doudoune noir façon Arsène Wenger.

MARQUINHOS CE GARS SÛR

L’arrière-garde parisienne avec Marquinhos, dont les placements sûrs feraient mourir d’envie un trader chevronné, et Kimpembe, qui défend Paris comme si c’était la Presnel de ses yeux, tient pour le moment face à la deuxième attaque de la Champions League et ses 15 buts.

Devant c’est le désert, le néant. De droite à gauche, Messi, Mbappé, mis au sol par Rodri (23ème minute), et Neymar Jr font très peu de choses.

Il faut attendre la 26ème minute et ce tir trop écrasé de Nuno Mendes pour voir la première occasion dangereuse parisienne.

HERRERA AU TAPIS

Face à Gündogan, Rodri et Zinchenko, sosie de Kevin De Bruyne, le talent en moins, le trio parisien composé d’Idrissa Gueye, Paredes et Ander Herrera galère. Ce dernier, ceinturé par Raheem Sterling, tombe dans sa propre surface où Gündogan venait de trouver le poteau (33ème minute). Ouf !

L’absence de Marco Verratti, dont la capacité à résister à la pression, mieux qu’un état subsaharien qui prend des mesures économiques drastiques pour faire plaisir à la communauté internationale, se fait sentir.



Mi-temps : 0 – 0. Miraculeusement, les Parisiens rejoignent les vestiaires sans avoir encaissé un but. Eux qui sont dominés partout : 53% de possession de balle contre 46%. Ou encore 11 tirs contre 3.

Énorme performance, donc, d’un Paris Saint-Germain qui défend à huit, vu que les trois de devant – Lionel Messi, en tête – se la jouent White Walkers.



KYLIAN MBAPPÉ ENCORE ET TOUJOURS

CHAMPIONS LEAGUE : MANCHESTER CITY PARIS SUR LE JEU
Mbappé est encore passé par là. ©Tous droits réservés

Dépourvue d’un quelconque jeu collectif, condamnée aux exploits individuels, ceux de son Big Three, l’équipe parisienne déjoue les pronostics comme souvent. Et c’est la plupart du temps, Kylian Mbappé qui sauve les meubles.


MESSI AU DÉPART, NEYMAR FEINTE, MBAPPÉ À LA FINITION

Manchester City déclenche son pressing – chose que Pochettino devrait demander à ses joueurs de faire plus souvent.

Placé sur le côté gauche, le contre-attaquant Nuno Mendes joue avec Lionel Messi. Happé par l’Argentin, Kyle Walker plonge au milieu et libère ainsi son couloir droit. Le numéro 30 parisien joue avec son ex-coéquipier Neymar qui, lui, alerte Mendes. Ce dernier, qui a intelligemment poursuivi sa course, s’avance libre de tout marquage et recherche une solution.

Neymar laisse passer le ballon, une-deux Herrera-Lionel Messi.

Le sextuple Ballon d’Or trouve Mbappé, qui tire sur ses manches longues.

Le récent vainqueur de la Ligue des Nations contrôle, ignore l’appel d’Hakimi, posté dans son dos, et ajuste Ederson. Le ballon passe entre ses jambes, effleure le pied de João Cancelo, avant de terminer sa course dans les buts mancuniens. Contre toute attente, Paris mène 1 – 0.

Étonné, Guardiola, lui, passe sa main sur les quelques cheveux de son crâne chauve.


ANGEL DI MARIA DÉCHU, L’ANGE GABRIEL JÉSUS

CHAMPIONS LEAGUE : MANCHESTER CITY PARIS SUR LE JEU
Il fut un temps où Di Maria mettait tout le monde à terre. ©️Tous droits réservés

Mbappé, il s’agit de son 29ème but en 50 matches ! Lui qui est « né » dans ce stade un soir de février 2017. Cette nuit-là, Mbappé était devenu le deuxième plus jeune buteur français après un certain Karim Benzema.

C’était déjà Guardiola, l’entraîneur.


Fidèle à son caractère proactif, ce besoin irrépressible d’innover, le Catalan fait entrer un avant-centre de métier Gabriel Jesus pour remplacer l’invisible Zinchenko. Merci pour les non-travaux !


Enorgueilli par cette ouverture du score inattendue, le Paris Saint-Germain respire un peu et se porte même vers l’attaque mais le solide Ruben Dias s’impose devant Messi (59ème minute).

Puis, c’est le tournant du match. L’immobile Danilo Perreira, plus sentinelle que milieu relayeur, remplace Ander Herrera. Paris perd en mobilité et en capacité à pouvoir se projeter vers les buts mancuniens en cas de contre-attaque. Pour rappel, c’est le style pour lequel Pochettino a opté.


LE AIRBNB DE MENDES

Quelques minutes plus tard, à la 63ème minute, Rodri allonge une nouvelle fois encore la jambe, trouve Kyle Walker.

Laissé libre par Nuno Mendes, qui, après Mahrez, a décidé de lui offrir aussi le gîte et le couvert, l’arrière droit lit la trajectoire du ballon, opte pour une spectaculaire remise en extension que Sterling reprend du bout du pied. Manchester City 1 – Paris Saint-Germain 1. Les hôtes repassent devant les visiteurs.


À la 67ème minute, Pochettino opère pour un drôle de double changement :

Angel Di Maria remplace Idrissa Gueye et Thilo Kehrer remplace Nuno Mendes, blessé.

PARIS ABANDONNE DÉFINITIVEMENT LA BATAILLE DU MILIEU

Plus que la seconde option somme toute logique, c’est la première qui interpelle. En effet, en remplaçant un milieu défensif (Gueye) par un milieu offensif/attaquant (Di Maria), le coach parisien – annoncé avec insistance dans l’autre club de la ville, Manchester United – fragilise un peu plus son milieu de terrain déjà dépassé par les incursions d’un Bernardo Silva, qui se faufile entre les mailles du filet mieux qu’un poisson rouge égaré dans l’océan. Nemo likes this.

JESUS DEVANCE RONALDINHO

Sur le papier, la solution offensive a peut-être de la gueule mais dans les faits, elle ne change absolument rien vu les trois de devant – Lionel Messi, en tête – se la jouent White Walkers. À quoi ça sert, le vieux ? Hein ? À rien surtout pas à stopper City.

Les mancuniens copient-collent le premier but pour inscrire le second.

Dépassant sa fonction de sentinelle, Rodri emmène Danilo faire un tour sur le côté droit avant de trouver en retrait Mahrez. Ce dernier lève la tête et voit l’infatigable Bernardo Silva.

Sans même l’avoir demandé, le Portugais obtient le droit d’asile.

Réfugié dans le dos de la défense parisienne, il remet le ballon d’un toucher exquis. Gabriel Jesus n’a plus qu’à marquer. Manchester City 2 – Paris Saint-Germain 1. Avec ce 19ème en Champions League, le Brésilien au nom christique dépasse le dieu vivant Ronaldinho (18 buts).



IL Y A DU MODRIĆ CHEZ BERNARDO SILVA

La délicieuse passe décisive de Silva, futur homme du match, n’est qu’un infime exemple de son grand match (100% de passes réussies, selon Opta Joe). Le genre qui te convainc de plus en plus que Bernardo Silva est le remplaçant de Luka Modrić. Si tant que tu puisses remplacer le ministre de l’Extérieur.

La suite de la rencontre n’est qu’une triste piqûre de rappel, que le Paris Saint-Germain est plus un ensemble d’individualités qu’une vraie équipe.

Un onze qui déploierait un projet de jeu solide et visible à l’œil nu. Encore faudrait-il que Mauricio Pochettino en est un.

PARIS DURE PAS DANS MAUVAIS RÊVE

Voilà maintenant bientôt deux ans, le 2 janvier prochain, que l’Argentin est retourné dans le club dont il a évolué de 2001 à 2003.

Alors, tu entends déjà des voix s’élever dans le ciel pour dire que le quadragénaire a « hérité d’un effectif qu’il n’a pas choisi » : celui de Thomas Tuchel. Oui mais d’autres entraîneurs contemporains eux ont déjà réussi à monter un projet de jeu en peu de temps.

Il s’agit par exemple d’Antonio Conte : quart de finaliste à l’Euro 2016 avec l’Italie, champion d’Angleterre avec Chelsea en 2017 ou encore champion d’Italie en 2021 avec l’Inter Milan. Mais revenons au prédécesseur de Pochettino.


À l’époque, l’Allemand lui-même s’était déjà plein du fonctionnement du club notamment avec le départ extrêmement mal géré de Thiago Silva, les recrutements tardifs de Moïse Kean et Rafinha, etc.

Parce qu’à Paris, « on dure pas dans mauvais rêve », on n’attend pas le pire en VOSTFR, sa relation compliquée avec le directeur sportif Leonardo et ses déclarations publiques à l’emporte-pièce avaient fini par lui coûter sa place. « J’aime juste le football. Et dans un club comme le PSG, ce n’est pas toujours juste le football. […] C’est quoi mon rôle dans un tel club ? » avait déclaré le futur vainqueur de la Champions League à la chaîne allemande Sport 1, quelques jours avant son licenciement.

Son rôle, à Pochettino, est de choisir les joueurs qui incarneront une certaine philosophie de jeu. Or aujourd’hui, personne ne sait vraiment à quoi elle ressemble. Pis encore, le tacticien aligne rarement la même équipe deux fois de suite.

100% D’HÉSITATION

Début novembre, Canalplus révélait une statistique hallucinante.

Sur les 97 derniers matches, l’Argentin aurait aligné… 97 fois équipes différentes. Autant dire que c’est loin très loin de pouvoir être satisfaisant. La solution ? À la fois simple mais complexe.

Déjà demander aux trois de devant d’exercer un pressing devant parce c’est l’une des meilleures manières de résister. Oui, défendre en attaquant.

L’autre serait d’utiliser Di Maria en milieu relayeur façon Real Madrid 2013 – 2014. Enfin toi, tu dis ça mais c’est Mauricio Pochettino le coach. Enfin…


En tout cas, il peut aller étaler ses carences chez l’autre club mancunien, qui depuis le départ de Alex Ferguson excelle dans ce domaine.

Paris l’a bien formé : il est prêt !


Avec un peu de chance, un soir de choc au sommet, pointant du doigt la première place sur une feuille blanche, l’équipe entraînée par Pochettino demandera poliment mais avec audace : « Tu peux rajouter mon nom, s’il te plaît ? »


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