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SORTIE SANS LE MENTAL D'HOUPHOUËT, PARIS SOMBRE À NEWCASTLE

Photo du rédacteur: Dozilet KpoloDozilet Kpolo

« On est deux fois plus bab*ire qu’avant. Voilà le mental d’Houphouët, le mental du briseur lui-même en question, mon propre mental à moi. Toujours sortir avec sa machette sur le côté, c’est mieux. », explique un jeune ivoirien au micro-trottoir d’un habitué du genre. Avant de conclure :

« Est-ce que moi je vous vois ? Non est déjà gamé ! »

Sortis sans leurs machettes, ni envie de bien figurer pour cette 2ème journée de Champions League, et surtout sans le mental d’Houphouët, les Parisiens en ont pris quatre à Newcastle. Retour sur une soirée à ne surtout pas oublier. Au contraire.


LÀ-BAS, C’EST PAS PARIS MAIS ST JAMES’ PARK

Vingt après leur dernier match en Champions League, et cette défaite 2-0 face à Barcelone, c’est le moment pour Newcastle, et son St James’ Park, rempli par 52 000 spectateurs, d’entendre à nouveau la douce musique de LA compétition européenne mais surtout la ferveur des Magpies ; le surnom Newcastle.

C’est donc dans un stade bouillant que l’arbitre de la rencontre, István Kovács, donne le coup d’un envoi.

Disposée dans un 4-2-4 plus ambitieux encore plus ambitieux qu’un programme d’un candidat aux municipales, qui promet de refaire toutes les routes, c’est dire, la formation parisienne a en face d’elle un 4-3-3 qui se transforme en 4-5-1 à la perte du ballon ; avec le longiligne et élégant Alexander Isak seul en pointe.

Soucieux d’avoir le monopole du pressing, les hommes d’Eddie Howe, le coach du club anglais, ne rechignent pas à la tâche. Le fait que Gianluigi Donnarumma soit le meilleur parisien en ce début de match suffit à révéler l’identité de l’équipe qui domine les débats. Et ces incessants efforts physiques et mentaux paient finalement.

SORTIE SANS LE MENTAL D'HOUPHOUËT, PARIS SOMBRE NEWCASTLE
Même pour aller à Lascelles, Mbappé n'aurait pas pu. ©️Tous droits réservés

16ème minute de jeu. L’avant-bras gauche (un peu trop ?) serré par ce brassard de capitaine, Marquinhos tente une relance du pied gauche dans le cœur du jeu. Tu vois, on voit à peine ce qui pourrait mal tourner.

Déclenchant pressing et détente, Bruno Guimarães – qui aurait largement sa place dans le milieu d’en face beaucoup trop juste – récupère ainsi le ballon, Donnarumma repousse une première frappe d’Isak avant que Miguel Almiron n’ajuste une frappe du gauche. Newcastle 1 – Paris Saint-Germain 0.

PARIS MANQUÉS POUR LES QUATRE FANTASTIQUES
SORTIE SANS LE MENTAL D'HOUPHOUËT, PARIS SOMBRE NEWCASTLE
Ascenseur émotionnel façon. ©️Tous droits réservés

Côté parisien, les Quatre Fantastiques de devant ne font pas grand-chose. Alors c’est un adolescent qui n’a même pas encore 18 ans, qui prend les choses en main. Mais la frappe de Warren Zaïre-Emery passe à côté. De l’engagement, Paris en met un peu à l’image de Lucas Hernandez, dans son duel avec Isak qui sortira d’ailleurs se faire soigner avant de revenir, puis celui avec le premier buteur ; qui lui vaut un carton jaune.

Mais c’est bien Newcastle, enorgueillie par ses fans qui applaudissent le plus petit geste défensif réussi, qui domine de la tête et des épaules.

39ème minute de jeu. Kieran Trippier, dont le fils est un fan absolu de Kylian Mbappé, au coup franc.

Captain Lascelles domine Achraf Hakimi, Ugarte dévie le ballon vers ses propres buts obligeant Donnarumma à réaliser une parade. Ce n’est pas fini. Panique dans la défense parisienne. Malicieux, Guimarães tente sa chance dans la surface en cherchant le coin du filet. Le portier italien repousse une nouvelle fois vers…Guimarães ; toujours lui. L’ancien lyonnais trouve au second poteau Dan Burn. Le défenseur anglais fait l’ascenseur sur Skriniar, allonge ainsi ses deux mètres : Newcastle 2 – Paris Saint-Germain 0.

RAY CHARLES MÊME EST ÉTONNÉ

Sur le ralenti, on voit clairement que Lascelles touche le ballon de la main mais l’arbitre et les assistants VAR Ray Charles l’incident. Pas d’annulation. Les protestations de Marquinhos et surtout Achraf Hakimi, averti pour protestation, n’y changent rien. Ce n’est pas la seule décision contestable d’ailleurs.

Tu veux bien que le football aille vite, très vite même mais Bruno Guimarães qui prend juste un carton jaune après avoir fait une Song sur Ugarte, faut pas abuser non plus. On ne peut pas encore Ray Charles une faute aussi grosse. Mi-temps : Newcastle 2 – Paris Saint-Germain 0.

NEWCASTLE COULE PARIS
SORTIE SANS LE MENTAL D'HOUPHOUËT, PARIS SOMBRE NEWCASTLE
Hier, certains ont préféré mettre les mains sur les hanches, plutôt que de se retrousser les manches. ©️Tous droits réservés

Alors que Manuel Ugarte et Warren Zaïre-Emery peinent à sortir de la toile tissée par le milieu de Newcastle, Luis Enrique persiste et signe : pas de changement. On prend les mêmes et on recommence.

Son entêtement finit par payer. Puisque suite à une perte de balle parisienne, Newcastle contre-attaque et l’Anglais Longstaff bat Donnarumma, qui n’arrive pas à bloquer le ballon. Newcastle 3 – Paris Saint-Germain 0. Il reste une bonne quarantaine de minutes à jouer.

Et devant toujours pas de réaction. Bien au contraire.

Gonçalo Ramos est le seul à presser l’adversaire, chose apparemment que les croyances de Kylian Mbappé lui interdisent de faire. Y a certaines choses qui bougent, comme le prix de l’essence qui est désormais à 875 francs/litre. Par contre, Kylian Mbappé qui refuse de faire le pressing, même quand c’est lui qui perd le ballon, ça bouge pas.

Kolo Muani, lui, sera sacrifié sur l’autel ; remplacé par un Bradley Barcola plus proactif. Et l’autre dans tout ça, le troisième porte-drapeau du projet Ile-de-France, et ce recrutement prioritaire de joueurs originaire la région parisienne ? Ousmane Dembélé n’est pas mal non plus dans le genre incapable de cadrer une frappe et/ou être décisif.

Ousmane Démbélé ne sait plus s’il est gaucher ou droitier. Ça, c’est Vegedream de Gagnoa.

La réduction du score par Lucas Hernandez à la 56ème minute, sur un énième effort de Warren Zaïre-Emery, plus jeune joueur à délivrer une passe décisive en Champions League depuis un certain Jude Bellingham, ne change rien. Bien au contraire. Toujours aucun sentiment de révolte.

Alors qu’on aurait pu penser que leur système de jeu basé notamment sur un pressing 24/24 les aurait drainés, les Magpies continuent à avoir faim et soif jusqu’au bout du bout.

Pressing de Newcastle lancé par Schär qui retrouve le ballon après un relais avec Murphy. Le ballon termine sa course dans la lucarne alors même que le Suisse perdait l’équilibre. Newcastle 4 – Paris Saint-Germain 1.

Il s’agit de la plus lourde défaite du club parisien sous l’ère QSI, depuis la remontada de Barcelone le 8 mars 2017.

Pour la petite histoire, c’est Luis Enrique, qui déjà était là, mais dans le camp d’en face.

Ce soir, l’entraîneur espagnol, mal aidé par ses leaders techniques (Mbappé, Dembélé, etc.) et défensifs (Marquinhos, Skriniar, etc.) a lui aussi zaillé, fait de mauvais choix. Interrogé par Canalplus à la fin de la rencontre, il a notamment expliqué que : « […] Je n’ai rien changé à la mi-temps car je pensais que ce système était le meilleur. Je pense toujours qu’il était le meilleur. […] » Déni même est étonné.

Rendez-vous dans le 25 octobre prochain pour la 3ème journée et ce choc face au Milan AC, auteur d’un match nul et vierge face au Borussia Dortmund de Sébastien Haller. D’ici là, Luis Enrique aura probablement beaucoup travaillé sur sa tactique mais tu espères aussi l’aspect mental. Quitte à ce qu’ils passent en boucle le message suivant : « On est deux fois plus bab*ire qu’avant. Voilà le mental d’Houphouët, le mental du briseur lui-même en question, mon propre mental à moi. Toujours sortir avec sa machette sur le côté, c’est mieux. »











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