top of page

BINATIONAUX : CES FOOTBALLEURS QUI JOUENT DES DEUX PIEDS

Photo du rédacteur: Dozilet KpoloDozilet Kpolo

« C’est un bilingue : il joue des deux pieds ! » aurait lâché un jour l’un des plus célèbres journalistes et par ailleurs ex-directeur de la Radiotélévision Ivoirienne (RTI) : Brou Aka Pascal.



La légende raconte depuis des siècles et des siècles maintenant que c’est aussi à lui qu’on devrait aussi ce drôle de lancement : « Après le sport, le football ! »

Mais ce qui est tout sauf une légende c’est que les Éléphants de Côte d’Ivoire auraient pu compter sur des « bilingues » : ces binationaux d’origine ivoirienne mais nés le plus souvent à l’étranger.

De Basile Boli à Djibril Cissé, en passant par Abou Diaby ou encore Martin Djetou, ils sont nombreux. L’exemple le plus récent étant celui de l’avant-centre de l’Ajax Amsterdam et actuel meilleur buteur de la Champions League (10 buts) : le buteur Sébastien Haller.

Depuis son doublé lors de son premier match avec la sélection, face à Madagascar (2-1), le natif de Ris-Orangis Haller de s’y être bien intégré.

Si lui a sauté le pas, d’autres jeunes joueurs talentueux ont, eux, préféré porter les couleurs d’une autre nation. Gros plan sur ces binationaux qui jouent des deux pieds.


DÉFENSEURS


NATHAN AKÉ, EN ATTENDANT LA HAYE D’HONNEUR



Depuis qu’il a rejoint Manchester City pour la modique somme de 45,30 millions d’euros soit plus de 29 milliards de francs CFA, après être passé par Chelsea et Bournemouth, Nathan Aké peine à s’imposer au sein de la défense centrale mancunienne.

Barré par le filiforme John Stones et le très solide Ruben Dias, et attendant qu’Aymeric prenne un jour Laporte pour Barcelone (?), le jeune défenseur central (26 ans, le 18 février prochain) n’a finalement que peu d’occasions de montrer son talent.

Mais quand il a la possibilité de le faire, le jeune homme aux dreadlocks ne la manque pas.


Le 15 septembre 2021, lors du spectaculaire Manchester City – Leipzig (6-3), le natif de La Haye inscrit le premier des six buts de son équipe.

Mais à peine le temps de se réjouir, que le vingtenaire prometteur apprend une mauvaise nouvelle : le décès de son père, ivoirien.

« Seulement quelques minutes après [le but, NDLR], il nous a quittés en paix avec ma mère et mon frère à ses côtés. » révèle-t-il, sur son compte Instagram. Avant d’ajouter : « Peut-être était-ce écrit comme ça, qu’il parte fier et heureux en me voyant jouer. Papa, ce but était pour toi. »


Remplaçant avec les Citizens, le « petit frère jumeau de Ruud Gullit » l’est aussi souvent avec les Pays-Bas qu’il a préféré à la Côte d’Ivoire malgré une approche qui aurait eu lieu en 2017. Difficile en effet de passer devant la paire Van Djik – De Ligt.

Annoncé à West Ham ou chez le néo-richissime Newcastle, racheté par le fonds souverain d’Arabie Saoudite, le Néerlandais pourrait bientôt faire apprécier son sens de l’anticipation et son pied gauche ailleurs et être accueilli peut-être par une Haye d’honneur.


JONATHAN, UN DÉFENSEUR TAH PEUR


Avant de faire ses débuts chez les grands de la Mannschaft, Jonathan Tah, né des parents ivoiriens, enchaîne les sélections dans les jeunes catégories allemandes (U16, U19, U21,etc.).

International allemand depuis le 26 mars 2016, le natif d’Hambourg ne compte pourtant que 14 sélections en équipe nationale d’Allemagne.

À l’instar de Nathan Aké, le jeune homme de 25 ans, longtemps considéré comme l’un des plus grands espoirs du football allemand, tarde à confirmer tout le bien que de nombreux observateurs pensaient de lui.

En club, au Bayer Leverkusen, la dynamique, elle, est différente puisqu’il a disputé 17 matches/17 possibles cette saison.

Fan de Ronaldinho, « son idole d’enfance », l’arrière central est surtout un défenseur Tah peur avec ses 195 centimètres et sa solidité.

Des qualités qui pourraient un jour intéresser un club de Premier League ; ce championnat « qui lui plaît ».


MILIEU DE TERRAIN


TIÉMOUÉ BAKAYOKO, À MILIEU DE LA CÔTE D’IVOIRE

Parmi tous les joueurs binationaux, d’origine ivoirienne, le cas de Tiémoué Bakayoko est l’un de ceux qui cristallisent le plus l’opinion publique. Avec Wilfried Zaha. À cause de son choix de jouer pour la France plutôt que pour la Côte d’Ivoire, et ce malgré de nombreuses sollicitations.

Depuis, le milieu de terrain a enfilé une seule et unique fois le bleu de chauffe de la sélection entraînée par « le nouveau meilleur ami de Karim Benzema » : Didier Deschamps.


Ce 28 mars 2017, lors de France – Espagne (0 – 2), Bakayoko perd un ballon devant la surface de réparation. Elle s’avère être fatale puisque quelques instants plus tard, l’élégant David Silva transforme un pénalty.

Depuis, le champion de France 2017 avec l’AS Monaco n’a plus jamais été appelé chez les Bleus ! Et surtout, le natif de Paris a multiplié les passages courts dans de grands clubs anglais et italiens.


Transféré à Chelsea en juillet 2017, le longiligne milieu de terrain a été prêté à plusieurs reprises notamment au Milan AC (saison 2018/2019) où, entre embrouille avec le très très très calme Gennaro Gattuso et retard à l’entraînement, l’idylle a été de courte durée.


Depuis, il y est retourné à Milan, après Monaco et Naples, mais les solides prestations - entre autres - de son compatriote ivoirien Frank Kessié rendent difficile sa titularisation au sein de l’équipe première.


Aujourd’hui, le joueur de 27 ans est à mille lieux des champions du monde 2018, et le milieu fourni - comme fournitures de rentrée - de la Côte d’Ivoire.


ATTAQUANTS


SERGE GNABRY, LA MANNSCHAFT

« Et, à la fin, c’est nous qu’on gagne, c’est nous la Mannschaft ! » rappe Youssoupha. C’est peut-être à force d’écouter ces paroles de Prims Parolier, le lyriciste Bantou que le polyvalent Serge David Gnabry a préféré l’Allemagne et sa Mannschaft aux Éléphants de Côte d’Ivoire. Le 11 novembre 2016 face à la redoutable équipe Saint-Marin, le joueur âgé alors de 21 ans fait des débuts tonitruants : un triplé ! Une première depuis Dieter Müller en 1976.


Depuis, l’international allemand, né à Stuttgart, d’un père ivoirien et d’une mère allemande, compte 20 buts en 31 sélections, soit environ une moyenne de 0,64 but/match. Pas mal pour un jeune joueur (26 ans) qui après sa révélation à Arsenal a emprunté un long chemin sinueux (West Bromwich Albion, Werder, Hoffenheim, etc.) avant d’exploser au Bayern Munich avec ses dribbles et son efficacité devant le but.


Ça aurait eu de la gueule de voir Gnabry mimer une préparation dans sa paume, à la James Harden, dans un stade Félix Houphouët-Boigny plein à craquer. Mais bon ligaments croisés, tu connais….


BONUS


ABOU DIABY, UN CASSABLE

D’origine ivoirienne, Abou Diaby aurait lui aussi pu jouer au « Félicia », s’il l’avait décidé et surtout si de trop nombreuses blessures (43 au total, selon RMC Sport) n’avaient pas ruiné sa carrière.

Fin techniquement et physiquement, capable de faire la différence dans les deux surfaces, Diaby aurait dû/pu/voulu être l’un des meilleurs milieux de terrain d’Angleterre et même du monde.

Mais Dan Smith et son tacle assassin, lors d’un Arsenal – Sunderland, en 2006, ont décidé autrement. Dommage parce que tu aurais pu entendre : « C’est un bilingue : il joue des deux pieds ! »


Comments


bottom of page