« Seko, Seko, Seko… », crient certains commentateurs à la télévision ivoirienne. Quand le milieu de terrain d’Al-Nassr, où il évolue aux côtés d’un certain Cristiano Ronaldo, décide de la jouer Solo Béton. Ah oh solo béton ! Eh solo béton !
Puis vient le moment où la respiration que ces journalistes ont retenue tout au long de l’action, où ils se relâchent avec un « Orh ! » de dépit. Parce que l’ancien capitaine du Racing Club Lens, où il a désormais des parts depuis son transfert en Arabie Saoudite, aura confondu puissance et précipitation en envoyant le ballon au-dessus des filets adverses ; comme ce fut souvent le cas face à l’Afrique du Sud (1-1) au Félicia.
Hier, face à des Gambiens regroupés en défense, Seko Fofana a inscrit un but d’anthologie : une puissante frappe du gauche, en plus. Another banger ! Rema likes this.
Gros plan sur un joueur habitué aux coups d’éclat de ce genre.
SEKO FOFANA OU L’HISTOIRE D’UN MAL-AIMÉ
Avant qu’il ne remonte définitivement dans l’estime des supporters ivoiriens qui n’attendaient que ça, qu’un exploit individuel, après avoir été sevré durant toutes ces années, Seko Fofana se fait un peu/beaucoup/désirer en sélection. Comme d’autres avant lui, Wilfried Zaha pour ne citer que lui. Fin de la parenthèse.
LES HOMMES MENTENT PAS LE TERRAIN
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce n’est pas hier à 16 heures GMT, et ce coup d’envoi du deuxième match pour les éliminatoires de la coupe du Monde 20006 que le numéro 6 ivoirien a démarré sa carrière internationale avec les Éléphants de Côte d’Ivoire. Hon hon !
C’est le 11 novembre 2017, et un match qualificatif déjà pour une coupe du monde à savoir celle de 2018 que le natif de Paris a enfilé pour la première fois le maillot orange blanc vert. Ce jour-là, dans un stade Félix Houphouët-Boigny, pas encore rénové, avec ces immenses pylônes blancs qui dominent l’enceinte de 40 000 places, la Côte d’Ivoire de Marc Wilmots perd face au Maroc d’un certain Hervé Renard (0-2).
L’homme à la chemise blanche qui avait permis à la Séléphanto de remporter son second festival de CAN en 2015.
La suite de la carrière internationale de Seko, qui ne compte qu'une petite dizaine aujourd'hui, est une série de pauses, plus longues de la pause déjeuner entre responsables de département qui après avoir poussé jusqu’au-delà des 14 heures habituelles, retournent au bureau comme si de rien n’était. Mais aussi de déclarations interprétées par tout un chacun.
« Coach, je vois les déplacements qu’il y a. Il faut jouer au Mozambique, contre le Malawi, et moi, tous ces voyages, c’est compliqué. En plus je n’ai pas participé au début de l’aventure [les matchs qualificatifs pour la CAN, NDLR] et je ne me sens pas prêt. Je souhaite finir ma saison pour après revenir. », aurait-il dit au sélectionneur de l’époque Patrice Beaumelle dans une interview accordée à Foot Mercato.
Lequel ex-sélectionneur aurait répondu : « Moi, j’ai été honnête avec lui, je lui ai dit que j’arriverai en fin de contrat et qu’il reviendrait peut-être quand je ne serais pas là. Il m’avait dit les choses, qu’il voulait donner 200% pour son pays, qu’il avait envie de jouer cette CAN en Côte d’Ivoire uniquement s’il le méritait. »
Les deux hommes ont tenu parole : l’un est parti, remplacé depuis par Jean-Louis Gasset, et l’autre est venu faire son retour contre le Togo.
UN RETOUR QUI VAUT PLUS QUE DEUX TOGO
C’est donc lors d’une série de (deux)matchs amicaux que le sieur Fofana a fait son énième retour en sélection il y a un peu plus d’un an maintenant en septembre 2022.
Tout juste Auréolé du prix Marc-Vivien Foé, récompensant le meilleur joueur africain de Ligue 1, en hommage au camerounais décédé, tombé sur les terrains le 26 juin 2003, et surtout fer de Lens d’une équipe nordiste qui évolue dans un 3 – 4 – 3 désigné pour lui, Seko Fofana revient.
Son come-back n’aurait d’ailleurs pas fait l’unanimité. Qu’importe, le longiligne milieu de terrain, dont la forme en trompe-l’œil laisse penser qu’il manque de puissance, qu’il est incapable d’aller gratter le ballon dans les pieds adverses avant de continuer vers l’avant, tel le box-to-box qu’il est, marque les esprits.
D’abord l’ouverture du score contre le Togo, et la victoire des Éléphants (2-1), au stade Robert-Diochon, située dans la métropole rouennaise, dans le Nord de la France.
Lancé dans l’axe, le milieu de terrain polyvalent, capable ainsi de jouer milieu défensif/relayeur/offensif, enchaîne passements de jambes puis frappe du gauche. Au coin. Premier banger.
Puis et surtout face à la Guinée (3-1), dans le stade de Licorne, toujours dans le Nord mais cette fois-ci à Amiens. Ce jour-là, ce 27 septembre 2022, il en inscrit un autre, de banger. Une longue course de 60 mètres pour ensuite tromper le gardien.
Avant de disparaître encore.
SEKO FOFANA SORT ANOTHER BANGER FACE À LA GAMBIE
Absent des derniers rassemblements, Seko Fofana a fait son retour en septembre non sans cela ne soit justement commenté.
C’est assez légitime que le retour de Seko Fofana, qui a longtemps privilégié sa carrière professionnelle en club, à celle en sélection, ait soulevé des questions. Notamment sur la question de son attachement ou non aux Éléphants. Sujet qui revient un peu/beaucoup/souvent dès qu’il est questions des binationaux, « ces joueurs qui jouent des deux pieds ».
La réponse, il l’apportée sur le terrain ces derniers jours. D’abord face aux Seychellois, avec une passe décisive et un but. Puis face aux Gambiens.
Bridé par les tâches défensives, et cette position d’ivoirien vigilant à conserver, goutte que goutte, quitte à maculer le blanc maillot extérieur des Éléphants, Seko Fofana semble plus à l’aise comme ses coéquipiers après le changement tactique et le passage en 3 – 5 – 2 ; en début de seconde mi-temps. C’est à ce moment qu’il se montre.
On joue la 84ème minute de jeu d’une victoire qui lentement mais sûrement tend les bras à la Côte d’Ivoire. Jérémie Boga et Franck Kessié s’échangent le ballon avant que ce dernier ne le transmette à Seko Fofana.
De quelques pas seulement, le footballeur filiforme ajuste la trajectoire de sa frappe du gauche qui va partir dans quelques secondes. Pour avoir déjà marqué, en étant hors de la surface, il sait qu’il est capable.
Alors, le joueur ambidextre déclenche une terrible frappe du gauche. C’est gâté ! Seko Mohamed Fofana vient de sortir un another banger, un but d’anthologie, un golazo, etc. Rema likes this.
La CAN 2023, c’est dans 57 jours, autant dire demain. Les deux matchs, l’un facilement remporté et l’autre plus dans la difficulté, ont permis d’en apprendre des choses : cette équipe de Côte d’Ivoire est dans de bonnes dispositions. Avec dans ces rangs, un certain Seko Fofana qui lui aussi sort des tubes. Another banga !
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